dimanche 21 février 2010


Comme d'habitude, ou aller au cinéma ou voir une exposition ou lire un livre. Nous ne sommes plus des artistes, nous ne sommes plus rien. Sur une toile jaune de dimensions plutôt grandes ce travail de l'artiste Fluxus Giuseppe Chiari me foudroya par sa lucidité dans une galerie génoise pour laquelle je travaillais durant les années de la robuste et fantastique peinture pour jeunes superstars. Non pas que le monde ait changé depuis trente ans. Cette omniprésence présumée, cette ubiquité, cette high-bohème électronique empeste toujours autant les salons des hôtels particuliers du dix-huitième siècle. Le mythe du jeune art survit seulement dans les descriptions étonnées et perplexes qui doivent remplir les revues d'art et les étagères des concept stores. Cependant personne ne connaît les frontières ou les gouffres qui s'ouvrent dans l'esprit des artistes qui choisissent d'opposer au tout-culturel de la mondialisation une quantité improposable de poésie pleine des scories, des échecs et des déchets qui se cachent derrière la recherche obstinée du chef-d'oeuvre. Où nous aurions dû placer ceux qui ne vendent rien du tout, tandis que les autres, les gagnants, vendent du rien unanimement jugé beau

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